samedi 26 avril 2008

Wolfgang Tillmans. Lighter

Considéré comme l'oeil documentaire de l'underground festive des années 1990, le photographe allemand Wolfgang Tillmans, dont les premiers portraits s'inscrivent dans la veine trash et crue d'une Nan Goldin, sait aussi faire émaner de ses travaux une grande part de sensibilité. Révéler la face poétique des petites choses de la vie : l'empreinte froissée que laisse un corps sur un vêtement, les plis que forment la peau au détour d'un mouvement, la vue d'un paysage au travers d'une vitre embuée...le tout bercé par la fugacité d'un rayon de lumière quasiment "divin". Le photographe touche aussi à la vidéo pour nous plonger dans des mers de couleurs pures, que ce soit par un gros plan fixe sur un bain bouillonnant de petits pois, ou par l'immersion directe au coeur de la matière picturale d'un rouge éclatant dans les machines d'imprimerie. 

Tillmans passe ainsi du thème de l'insoutenable légèreté de l'être à celui de la pure abstraction, par l'expérimentation d'effets lumineux sur la couche sensible du papier photographique. En résulte entre autres de profonds monochromes aux variations colorés imperceptibles, ou encore la célèbre et sublime série des Freischwimmer, qui oscille entre lignes, ombres et subtils camaïeux. Un choix de 200 travaux parmi une oeuvre prolifique faite de photographies, d'installations et de vidéos de 1986 à 2008 est actuellement visible à la Hamburger Bahnhof. A voir absolument!



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